HIVER 2012 2013


















Il serait injuste de monter un site de défense du monde des poils sans vous faire partager les créations qui vont avec. Car il est vrai que la fourrure est un art futile, certes, mais complexe qui requiert une patience et une minutie à toute épreuve je vous le certifie! La fourrure en mode est un peu le full option dans une Ford, le petit truc auquel on ne pense pas forcément mais qui une fois ajouté donne tout son relief à une tenue.
Quand on parle fourrure, on parle 3D, architecture, expansion, limitless. La preuve par les défilés de cet hiver, qui voient passer les créations les plus hardies dans le mélange des genres, les créateurs opérant un retour aux sources du début des années 2000 (quand la crise n'existait pas.)

Il y a d'abord l'INCONTOURNABLE Jean Paul Gaultier. Véritable génie quand il s'agit de fourrure, la poussant au paroxysme de ses limites sans jamais tomber dans la vulgarité animale. En gros, l'inverse de Kanye West, vous voyez ce que je veux dire. Cette saison, Jean Paul Gaultier nous voyait en gangsta tagueuses de luxe.

Vient ensuite le très sérieux duo Fendi où officient kaiser Karl et Silvia Venturini, orfèvre des peaux en tout genre comme le prouve leur dernier défilé pendant lequel ont défilé côte à côte antilope et galuchat (cuir de raie.) Etaient également de la partie, crocodile, chèvre technicolor, vison déconstruit et breitschwanz, qui conférait au défilé une aura pur luxe car il faut le préciser et le dire, le breitschwanz est une fourrure extrêmement rare puisqu'elle provient d'agneaux morts-nés (et non pas tués volontairement.)

Dans la cour des grands joue aussi Sarah Burton qui a reprit le flambeau de la maison McQueen après la mort de celui-ci et nous prouve tous les jours son allégeance à la force créative de McQueen, toujours aussi présente. Sarah Burton construit autour d'une inspiration futuristo-elizabethaine une collection poétique exploitant la densité, le dynamisme et le relief de l'agneau de mongolie. Une réussite.

Phoebe Philo chez Céline n'est pas en reste, utilisant quant à elle le castor et le vison dans leur version la plus minimaliste. Elle qui base sa présentation autour du tailleur stylisé, incorpore ainsi des cols de capromydés bruts et parvient sans peine à restituer une esthétique rétro à des pulls pourtant ultra-évolués à empiècement de vison.

Pour conclure, nous donnerons aussi des nouvelles de Miuccia Prada qui n'a créé que 4 tenues de fourrure pour cet hiver, mais des total looks en astrakan! Pour ressembler à une peintre symboliste.
Rick Owens qui d'habitude plus orienté cuir et fourrure que cela nous offre quand même de jolies vues de manteaux aux accents sportifs et graphiques. Terminons sur la Maison Martin Margiela qui nous fait toujours de belles surprises (et autant d'effet) même si on sait comment c'est fait !